« J’ai toujours nourri une passion pour les chevaux et par tout ce qui les entoure » explique Amanda Albrecht, technicienne vétérinaire agréée (TSAc/RVT). En 2021, Amanda remplit toutes les conditions requises pour compléter sa spécialité technique vétérinaire en médecine interne équine, marquant ainsi une première mondiale au sein de sa profession. Découvrez son parcours et comment la formation continue a joué un rôle déterminant dans l’évolution de sa carrière.
De la ferme aux terres lointaines… et de retour au bercail
Enfant unique élevée dans une petite ferme à l’ouest de Beiseker, en Alberta, Amanda a toujours été entourée d’animaux. « Je tentais de sauver chaque chat ou oiseau blessé que je pouvais trouver, ainsi que quelques marmottes de temps à autre », se souvient-elle. Bien qu’elle ait perçu le rêve de devenir vétérinaire comme inaccessible durant ses études secondaires, elle a été ravie de découvrir la profession de technicienne vétérinaire.
Après avoir obtenu son diplôme au Olds College, Amanda se voit présenter de nombreuses opportunités professionnelles. Elle a débuté sa carrière avec des animaux de compagnie, avant de travailler avec des animaux mixtes et sauvages en Australie, et même comme représentante commerciale pour une société pharmaceutique. « Ce qui est formidable dans cette industrie, c’est d’avoir l’occasion d’expérimenter et de découvrir divers domaines au cours d’unecarrière », dit-elle.
En 2016, Amanda trouve sa véritable vocation en médecine interne équine et rejoint Moore Equine Veterinary Services à Calgary en tant que technologue en médecine interne. « L’équipe est formidable et, après à peine un mois, je savais déjà que je souhaitais rester ici », ajoute Amanda. Heureux hasard : la clinique où Amanda travaille n’est qu’à 30 minutes de la maison de son enfance.
La formation continue : un tremplin professionnel
Investir cinq ans pour acquérir une spécialité s’est avéré hautement bénéfique pour la carrière d’Amanda. « J’ai décuplé mes connaissances, affirme-t-elle. En examinant un cas et ses antécédents, je suis désormais en mesure de déterminer en toute confiance les mesures à prendre et les tests à effectuer. »
Elle maîtrise dorénavant des compétences techniques avancées, notamment la pose précise de cathéters et de tubes naso-gastriques, l’auscultation minutieuse du cœur et des poumons, ainsi que la ponction veineuse dans des zones atypiques. « Nous traitons de nombreux chevaux immunosupprimés chez qui il est souvent plus prudent de prélever du sang dans les veines secondaires ou dans celles des jambes que dans la jugulaire », explique Amanda.
Sa spécialisation lui permet aussi d’acquérir des compétences interpersonnelles, telles que prendre la parole en public et s’exprimer avec assurance. Elle participe à titre de conférencière invitée à de nombreux séminaires réunissant ses collègues techniciens et médecins vétérinaires. « Cet avancement m’a permis davantage de liberté et de respect auprès de mes pairs et ce, en démontrant que je demeure une ressource précieuse capable de fournir de l’aide et des conseils pertinents », dit-elle.
Une journée typique en médecine interne équine
Amanda exerce au Moore Equine Veterinary Centre, le plus grand établissement de ce type dans l’Ouest canadien, avec une capacité totale d’environ 48 chevaux. L’hôpital dispose de trois salles d’examen, d’un bloc opératoire, d’une unité de récupération et d’induction, d’une unité de scintigraphie nucléaire, d’un appareil IRM debout et d’une unité d’isolement.
Chaque matin, Amanda se joint aux vétérinaires et auxstagiaires pour la tournée clinique. Chaque patient, son plan de traitement et son progrès sont examinés minutieusement. L’équipe gère ensuite les patients en clinique, les demandes d’analyse sanguine ou de laboratoire, les médicaments quotidiens et les autres traitements.
S’en suivent les rendez-vous des patients référés par des établissements de tout l’Ouest canadien et même, des États du nord des États-Unis. « Les chevaux sont souvent malades depuis plusieurs semaines et ont vu deux ou trois vétérinaires avant de nous être transférés », explique Amanda. Elle ajoute avec humour qu’elle sait réaliser toutes les procédures endoscopiques possibles, du naseau à la queue.
Amanda gère également l’unité d’isolement, y compris ce qui concerne la biosécurité, le nettoyage et l’approvisionnement.
Lorsqu’elle ne travaille pas directement auprès des patients, Amanda se consacre à la formation des nouveaux techniciens, des externes, des stagiaires et des étudiants en médecine vétérinaire. « Tout au long de l’année, nous accueillons des gens pour une période allant d’une à six semaines.Il y a donc toujours des formations à dispenser», observe-t-elle.
Le pouvoir de changer les choses
Pour Amanda, voir un patient rétabli prendre place dans la remorque qui le ramènera chez lui est la plus belle des récompenses. « En médecine interne, j’utilise l’ensemble de mon champ de compétences pour contribuer au bien-être de chaque cheval, en allant au-delà du traitement des problèmes de santé courants », explique-t-elle. Cependant, ce rôle implique parfois de prendre des décisions difficiles pour mettre fin aux souffrances, étant donné la gravité de nombreux cas en médecine interne.
Amanda considère que l’obtention d’un diplôme de technicienne vétérinaire spécialiséereste le moyen le plus optimal pour les professionnels comme elle de faire progresser leur carrière. « Bien que le Canada soit encore en retard par rapport aux États-Unis dans ce domaine, j’espère que notre industrie évoluera vers davantage de spécialisations en technique vétérinaire au cours des 5 à 10 prochaines années et ce, dans l’intérêt de tous, ajoute-t-elle. Le choix d’une spécialité permet aux professionnels de maximiser l’impact de leurs interventions. »
Comment obtenir une certification en technique vétérinaire spécialisée (VTS) ?
Le programme VTS, géré par la National Association of Veterinary Technicians in America et mis en œuvre par des académies affiliées, reconnaît les connaissances et les compétences avancées des techniciennes et des techniciens vétérinaires dans diverses disciplines, notamment la santé dentaire, l’imagerie diagnostique et la médecine interne.
Bien que les exigences varient d’une académie à l’autre, le processus de sélection rigoureux demande généralement trois à cinq ans d’expérience à temps plein dans le domaine choisi, des lettres de recommandation, 40 heures de formation continue, un ensemble complet de rapports de cas courts, des études de cas détaillées et une maîtrise démontrée de compétences techniques avancées. Les candidates et les candidats qui remplissent ces critères reçoivent une invitation à un examen l’année suivante. Réussir cet examen conduit à leur admission dans l’académie.